Musée d'Aquitaine de Bordeaux
Le musée d’Aquitaine est créé en 1962 comme musée de synthèse de l’histoire de la région, des origines à nos jours. Dans les années 1980, il hérite des collections municipales d’objets non-européens, qui proviennent principalement de quatre anciens musées: le musée d’armes, encore installé au milieu du XIXe siècle dans l’hôtel de ville ; le musée préhistorique et ethnographique, aménagé en 1871 au rez-de-chaussée du Muséum d’histoire naturelle de Bordeaux ; le musée Bonie, du nom de son propriétaire Edouard Bonie, qui lègue sa maison et sa collection à la Ville en 1894 ; et enfin le musée colonial, fondé en 1901 par l’Institut colonial de Bordeaux.
Les archives de trois musées mentionnent des collections de Nouvelle-Calédonie. Une cinquantaine d’objets figurent ainsi dans le « Catalogue du Musée d’armes et d’objets anciens de la Ville de Bordeaux » rédigé en 1860 par son conservateur Jean-Adolphe Labet, sans autre précision. C’est au musée préhistorique et ethnographique que le père R. P. Lambert cède sa collection d’objets kanak en 1878. Originaire de Queyrac, dans le Médoc, Lambert est missionnaire en Nouvelle-Calédonie à partir de 1855, et il restera jusqu’à son décès en 1903, fondant la mission de Bélep (au nord de l’archipel) et collectant aussi sur l’île des Pins ; Mœurs et superstitions des Néo-Calédoniens (Nouméa, 1900) est la première monographie ethnographique sur le monde kanak. C’est aussi à l’ancien musée préhistorique et ethnographique que le préhistorien François Daleau lègue sa collection kanak (dont 178 pièces sont aujourd’hui conservés au Musée d’Aquitaine, soit environ la moitié de la collection néo-calédonienne du musée). Dans leur majorité, les objets de la collection Daleau ont été achetés à Blaye en 1885 à l’épouse du capitaine Charles, commandant de La Persévérance, qui les avait collectés en 1868 et 1869.